Voyager en famille, c’est aussi parfois chercher autre chose que les visites classiques : un moment vrai, loin des clichés, où l’on se reconnecte aux gestes simples et au rythme du quotidien local, pour fabriquer un souvenir inoubliable.
C’est exactement ce que nous avons trouvé chez Hafida and Family, une maison rurale accueillante, nichée au cœur d’une arganeraie sauvage, à deux pas de la mythique plage de Sidi Kaouki.
Notre expérience
Le matin, une ambiance paisible et intimiste
À notre arrivée, nous étions seuls dans la maison. Le calme, la lumière et la présence des animaux – un chiot, un chaton, une petite chevrette et même un cheval – ont suffi à nous mettre à l’aise !
Tout autour, l’arganeraie, les dromadaires en liberté et l’océan tout proche composaient un décor qui semblait dire : « Vous êtes les bienvenus. Ralentissez, ici le temps s’écoule différemment ».
Autour de la grande table, l’atelier cuisine des sœurs
C’est autour de la grande table en bois, baignée de lumière naturelle grâce au puits de lumière du plafond, que nous avons entamé l’atelier cuisine. En compagnie d’une autre famille française, et sous les indications de Kel Toum, la sœur d’Hafida, nous avons préparé deux tajines : un au poulet mariné, l’autre entièrement végétarien.
Chacun a coupé les légumes à la manière berbère – en biais et en lamelles – pour une composition aussi belle que gourmande !
Cette façon de travailler les matières premières, sentir les épices, ajouter chaque ingrédient avec soin, nous a permis de ralentir, de savourer l’instant et de renouer avec des gestes ancestraux trop vite oubliés dans la vie moderne.
Le rituel du thé marocain et du pain chaud
Pendant que nos tajines mijotaient sur les braises, Kel Toum nous a initiés à la préparation du thé vert marocain selon la tradition, directement sur les braises.
Après avoir fait bouillir les feuilles environ trois minutes dans l’eau frémissante, elle a versé le thé dans de petits verres en soulevant la théière bien haut pour le faire mousser : un geste répété deux ou trois fois qui fait partie de l’art du service marocain.
Ce moment, à la fois esthétique et convivial, rythmait l’attente du tajine et réunissait tout le groupe sur de doux tapis colorés.
Les trésors du terroir
Le thé était accompagné des trésors de la ferme : un miel foncé, concentré et parfumé, du hamlou (une spécialité traditionnelle composée d’amandes écrasées, huile d’argan et miel, découverte mémorable !) et de l’huile d’argan fraîchement pressée. Le tout était dégusté avec le pain chaud façonné par la tante d’Hafida devant nous : nous avons assisté à toutes les étapes, du pétrissage à la cuisson dans le vieux four à flamme et braises, pour un résultat à la fois croustillant et moelleux.
Ces instants de partage redonnaient à ces gestes simples de la cuisine marocaine toute leur importance, dans une ambiance où les odeurs, la chaleur du pain, et les saveurs des produits locaux prenaient toute leur place.
Une pause hors du temps
Après le déjeuner partagé, chacun était libre de choisir où se reposer : tapis moelleux à l’intérieur, jardin à l’ombre ou en compagnie des animaux. Sans horaires, sans contraintes, sans attente. Simplement la liberté de se sentir « comme à la maison », mais ailleurs – une parenthèse rare qui a marqué notre famille.
Ce sentiment de liberté et d’accueil sans contraintes est d’ailleurs l’une des forces de la maison !
L’atelier argan, savoir-faire et transmission
L’après-midi, Hafida et sa tante nous ont initiés à la fabrication de l’huile d’argan.
D’autres voyageurs étaient présents, parmi eux des comédiens parisiens reconnus : tellement inattendu et drôle de les rencontrer dans ce contexte ! Très vite une atmosphère de partage s’est installée. Nous n’étions plus que des anonymes en quête d’authenticité et de moments vrais.
Tous assis par terre autour de Hafida et sa tante, véritables expertes artisanes, nous avons suivi leurs gestes précis, tentant de les imiter – parfois maladroits, toujours curieux !
Cette étape nous a révèle l’importance de l’argan (arbre emblématique qui ne pousse naturellement que dans la région d’Essaouira) dans la vie des familles locales, et l’artisanat qui fait vivre de nombreuses coopératives. Cette transmission, cet apprentissage manuel et culturel, montrent aussi le travail patient des femmes, leur force tranquille et leur persévérance.
Une parenthèse précieuse
En quittant la maison, nous avions l’impression d’avoir vécu bien plus qu’une activité. C’était une immersion vécu en famille chez une autre famille, un moment sensoriel et humain, une parenthèse où tout ralentit. Un voyage à la fois intime et universel, dont on repart les mains parfumées d’épices et d’argan, et le cœur léger.
Ces instants rappellent combien il est essentiel de se reconnecter à l’essentiel : le temps partagé, les saveurs authentiques, l’attention portée aux petits détails.
C’est précisément ce que je propose avec In Filigrana à travers le voyage lent : des expériences qui ne s’effacent pas une fois les valises refermées, mais qui laissent une empreinte durable, ouvrent l’esprit et permettent de mieux se connaître soi-même.
Un voyage comme celui-ci ne se coche pas dans une liste de choses à faire. Il se vit, il se ressent, et il continue d’exister longtemps après, dans la mémoire et dans le cœur.
La tradition berbère perpétrée
Chez Hafida and Family à Sidi Kaouki, on perpétue la culture amazighe au sens large, basée sur un riche héritage ancestral de pratiques artisanales, culinaires et sociales, qui font partie de la tradition berbère marocaine.
AMAZIGH – Le terme signifie « homme libre » en langue berbère. C’est le nom que se donnent eux-mêmes les Berbères, qui sont les populations autochtones d’Afrique du Nord, notamment très présentes au Maroc. Cette ethnie englobe plusieurs tribus et groupes, parmi lesquels on trouve notamment les Chleuh, les Rifains et les Zayanes, mais le terme général « Amazigh » désigne toute cette culture berbère ancestrale.
Les ateliers proposés aux visiteurs :
- La préparation du pain traditionnel berbère, pétri et cuit dans un four à bois, en suivant les gestes transmis depuis des générations.
- L’extraction artisanale de l’huile d’argan, à la main et à la pierre, exactement comme le font les femmes berbères de la région, et la dégustation d’amlou, délicieuse spécialité à base d’amandes, miel et huile d’argan.
- La préparation du thé à la menthe à la manière marocaine, sur les braises, servi dans de petits verres en levant la théière pour créer de la mousse, et partagé en famille autour de la table.
- La transmission du savoir-faire culinaire berbère à travers l’élaboration de tajines et de repas typiques, en respectant les techniques et les saveurs propres à la culture amazighe.
- L’accueil chez l’habitant et l’esprit de partage : s’asseoir tous ensemble, échanger et vivre un moment de convivialité, valeur fondamentale de la tradition berbère.
Ces gestes et coutumes permettent de préserver et de faire découvrir la richesse du patrimoine berbère, dans une atmosphère authentique, chaleureuse et totalement familiale.
Envie de prolonger la parenthèse Essaouira ?
Suivez notre série « Voyager autrement au Maroc », qui explore les traditions, les rencontres et les paysages de l’arrière-pays.
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